Plasties de diminution ou de remodelage : indiquées pour les hypertrophies (excès de volume pouvant avoir un retentissement fonctionnel par leur poids sur l’axe vertébral), elles laissent des cicatrices (péri-aréolaire, verticale et au maximum en T inversé) proportionnelles à l’excédent cutané de la ptose associée, en général bien acceptées car « en rapport » avec le préjudice ; une prise en charge SS est possible en cas d’hypertrophie vraie (exérèse d’au moins 300g par sein, confirmée à l’examen anatomo-pathologique).
Si les ptoses franches relèvent de la même thérapeutique, la rançon cicatricielle est moins bien perçue lorsqu’il s’agit d’un sein déshabité après les grossesses et à « rehausser » : ici il faudra associer techniques de remodelage et d’augmentation, de façon à rétablir le galbe tout en limitant au maximum les cicatrices.
Plasties d’augmentation : indiquées dans les hypotrophies mammaires congénitales diagnostiquées dès la puberté, ou acquises suite à une fonte glandulaire d’origine diverse (amaigrissement, évolution hormonale) et alors souvent associées à une ptose, elles sont devenues très populaires en raison du taux de satisfaction des patientes qui retrouvent ou se découvrent une silhouette féminine ou une poitrine rajeunie après une intervention simple ne laissant pas ou peu de cicatrices ; une prise en charge SS n’est concevable qu’en cas de malformation sous-jacente avec défaut de croissance du sein ; 2 techniques sont d’actualité :
- prothèses mammaires : placées par voie axillaire, aréolaire ou sous-mammaire, en position rétro-glandulaire, rétro-pectorale ou en « dual plane », rondes ou anatomiques, lisses ou texturées, elles sont actuellement utilisées quasi-exclusivement dans leur forme pré-remplie de gel de silicone ; le choix de la technique et de l’implant doit être le fruit d’une concertation claire avec le chirurgien qui doit faire la synthèse des désirs de la patiente et de la morphologie de ses seins, particulièrement en cas de ptose associée. Rappelons ici que toute porteuse de prothèses doit bénéficier d’une surveillance régulière et du dépistage en vigueur du cancer du sein ; à noter à ce sujet la mise en évidence récente du risque bien qu’exceptionnel de lymphome anaplasique à grandes cellules qui impose désormais son information à toute femme candidate à des implants mammaires…(cf communication ALCL SOFCPRE).
- Lipostructure : séduisante dans son concept puisque utilisant la propre graisse de la patiente transférée d’un excès vers un manque, elle est indiquée en complément des prothèses pour améliorer le galbe du sein augmenté mais aussi à titre exclusif pour des augmentations modérées tenant plus du remodelage pour lesquelles des prothèses ne seraient pas souhaitées ou ne donneraient pas le résultat attendu et ce, en dehors de tout risque identifié de cancer du sein ; à ce sujet, la limite d’âge fixée par la Société Française de Chirurgie Plastique en considération de l’incidence médico-juridique d’une coïncidence avec un cancer a été supprimée dans les récentes recommandations de l’HAS (Haute Autorité de Santé), ce qui ne peut qu’encourager les applications esthétiques de la technique… (cf rapport HAS)
Techniques du futur : la tendance actuelle, sous l’impulsion de concepteurs aussi innovants que brillants chirurgiens va vers la limitation voire la suppression des cicatrices, séquelles pour l’instant incontournables des mammoplasties de remodelage : R KHOURY en poussant au plus loin la greffe adipeuse autologue et M ABBOUD en combinant lipoaspiration, lipomodelage, tunnelisation et fils tracteurs obtiennent des résultats étonnants certes pour l’heure à valider mais qui augurent de la chirurgie plastique de demain.